Nostalgie
ANAPHORE - I.
Il y a tant de choses qui échappent à ma vie,
Il y a tant de gens qui passent sans me voir,
Il y a tant d’offenses que je ne pardonne pas,
Tant de blessures qui ne guérissent pas,
Et de souvenirs qui ne s’effacent pas,
Il y a tant de livres qui me sont fermés
Tant de gens qui s’amusent sans moi,
Il y a tant de mots échoués au bord de mes lèvres,
Tant de conflits qui restent noués
Tant d’amours avortées, tant d’amitiés brisées,
Tant de larmes versées, d’années écoulées.
C’est lourd et c’est léger. C’est tout et presque rien,
Rien qu’une existence éphémère.
ANAPHORE - II.
Où cours-tu, petite fille, par cette nuit sans lune ?
Que fais-tu là, petite fille, perdue sur le vaste rivage ?
Que regardes-tu, petit fille, parmi les voiliers du port ?
Qui cherches-tu, petite fille, le long des quais huileux d’Amsterdam ?
Qu’espères-tu, petite fille, des serments d’un marin ?
Vois, l’ancre est levé.
Ton amant s’est embarqué vers les terres lointaines.
Ton papa t’avait prévenue, petite fille :
Un marin n’aime que la mer.