J'imagine un chemin
Dans le frémissement de ma chair.
J'imagine un chemin où tu ne serais pas,
Une clairière sans l'âcre senteur des désirs vains.
Dans l'épaisseur bruissante
D'une pâle amertume, ton cœur intrépide,
Qui ne s'étonne pas, écarte insouciant
L'inextricable brousse
De mes vies gâchées
Qu'une nature aveugle
Laisse croître sans pitié
Sur mon âme fragile.
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Les mots que l'on jette en pâture
Sont charriés dans les caniveaux
Avec les détritus ; c'est bien ainsi.
L'amour que l'on jette en pâture
S'en va rouler sur les routes
Sans effleurer les pavés brûlants,
Noyé dans les fumées putrides.
Il affleure à peine
Les pensées vacillantes
Noyées dans les vapeurs
Fumantes des villes.
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Prenez-moi, je suis à prendre.
Laissez-moi, je ne suis à personne.
Il coule de moi un univers
De larmes et de rires
De cris et de chants.
Aimez-moi, je suis l'amante,
Méprisez moi, je suis insignifiante.
jamais ne s'épuise
Le bruissement des pensées ;
Jamais ne s'épuise
L'appel d'un cœur perdu.
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